La vague jaune
Le mouvement des gilets jaunes, l’épine dans le pied du quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est l’expression de l’échec de dizaines d’années de politiques libérales, l’expression de l’appauvrissement des classes moyennes et d’une perte de confiance dans les institutions par une majorité de la population.
La crise sociale était larvée, il n’aura fallu qu’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Le faible pouvoir d’achat des ménages ne peut pas absorber la forte hausse des carburants, la baisse de la limitation de la vitesse sur les routes secondaires à 80 km/h est perçue comme du racket, augmentation galopante du cout de la vie … tout va partir d’initiatives citoyennes via internet, les réseaux sociaux, le mouvement prend vite de l’ampleur. Beaucoup se reconnaissent dans les revendications qui inondent la toile, baisse des taxes qui plombent les budgets, hausse des salaires, Référendum d’Initiative Citoyenne … la défiance envers la politique qui ignore les revendications depuis toujours est de mise, les syndicats moins représentatifs sont sur la touche … l’appel à manifester circule, c’est le premier acte d’une longue série … le 17 novembre 2018, des dizaines de milliers de citoyens, n’ayant pour la plupart jamais manifesté auparavant, investissent plus de 3000 points sur tout le territoire. La révolte gronde.
Malgré les annonces de l’État comme le gel de la taxe sur les carburants ou le versement d’une prime exceptionnelle, les actes s’enchainent et la mobilisation ne faiblit pas. Les ronds points deviennent des bastions, la pression sociale se libère dans la rue chaque samedi et rapidement les manifestations dérapent, la répression est brutale. Les affrontements violents se multiplient dans de nombreuses villes, les nombres d’arrestations, de blessés, inédits, augmentent rapidement, les journalistes pris pour cibles. La réponse répressive du gouvernement et les violences policières qui l’accompagnent cristallisent les tensions. Les LBD 40 et les grenades de désencerclement font des ravages dans les rangs des manifestants. Une personne décédée, des mains arrachées, des dizaines d’éborgnés. Le bilan humain est lourd et remet en question les modèles du maintien de l’ordre et du dialogue social à la française.
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