Asylum
17 mars 2020, la France entre en période de confinement. La vague de coronavirus nous frappe de plein fouet. La panique s’empare de la population qui se rue dans les supermarchés pour faire des stocks de nourriture, de produits de première nécessité après les annonces du Président de la République qui nous déclare en guerre.
L’ennemi est invisible … le nombre de malades explose, les hôpitaux mis à mal par des années de politiques libérales ne peuvent absorber le choc de l’épidémie. Militaires en renfort, malades de régions fortement touchées transférés en trains ou en avions vers des zones où des places en réanimation sont encore disponibles. Le nombre de morts augmente, c’est l’hécatombe dans les EHPAD, on vit un véritable cauchemar, nous ne sommes pas prêts, les masques, les médicaments manquent, les soignants en première ligne s’épuisent. Premiers de cordée également les employés de supermarchés, les livreurs … les postes les moins bien rémunérés permettent à la société de ne pas sombrer, ironie du sort.
Pendant ces deux mois d’enfermement, chaque foyer devient un asile, la distanciation sociale une norme. Dans les rues désertes la vie s’éloigne et file comme une ombre. Jusqu’à la date du déconfinement le 11 mai, des drames vont se jouer à huis-clos. Augmentation des violences conjugales, isolement, pression sur les quartiers populaires mais aussi collectivement, explosion du chômage et de la précarité, surveillance de masse, privation des libertés fondamentales, les maux de notre société sont exacerbés, l’économie s’effondre. Les associations et quelques initiatives citoyennes permettent aux plus démunis de ne pas toucher le fond mais l’humanité toute entière se referme sur elle-même et prend la mesure de ce qu’elle fait subir à la planète. Le virus est certainement dû aux conséquences de la folie de nos modes de vie et nous en subissons des conséquences qui nous semblaient impossibles … intouchables … plus maintenant, plus de 29000 morts en France, plus de 400000 dans le monde … l’épidémie progresse encore dans certains pays et plane comme une épée de Damoclès sur ceux qui s’en sont sortis.
En tirerons-nous les leçons ou le monde de demain sera-t-il un retour à l’anormal?
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